Visite du Japon en train
Après avoir arpenté les rues animées de Tokyo, nous nous lançons dans la découverte du pays en train. Le système ferroviaire du Japon est au top. Les trains rapides sont vraiment rapides et j’ai parfois eu le sentiment que nous allions décoller. Vous pouvez trouver quelques informations sur le Railpass (à réserver impérativement depuis votre pays avant le départ car il ne se vend pas sur place) dans mon article sur Tokyo.
Japon en train: Nara
Notre première destination est Nara. Il s’agit d’une petite ville célèbre pour ses temples (dont un gros Bouddha doré) et ses biches se promenant en liberté. Au départ, nous imaginions des biches partout dans les rues, telles les vaches en Inde. Mais elles sont regroupées dans un parc hors duquel elles ne s’aventurent pas trop. Nous trouvons un hôtel situé à 5 minutes de ce parc (23 euros par personne la nuit). L’endroit nous plait, le personnel est super, les chambres individuelles charmantes et les pièces communes très agréables. Ce qui est super, c’est que je ne me souviens plus du nom donc ça vous fait une belle jambe, ces informations. De manière générale, jusqu’à ce moment de voyage, on est passé par des sites comme booking.com, hostelworld.com, hostels.com ou tripadvisor. Pour l’instant, les auberges japonaises nous semblent parfaites. Je dis bien « pour l’instant », car je connais déjà la suite mais pas vous ;).
Notre rencontre avec les biches est quelque peu épique. Ces jolies bestioles fragiles et gracieuses qu’on admirait tendrement devant Bambi lorsqu’on était petites vont nous montrer une toute autre facette de leur personnalité. Des vendeurs de biscuits pour biches se tiennent à la disposition des visiteurs. Chantal se lance en premier, et s’approche d’un stand. Les biches la suivent du regard, puis se pressent vers elle en lui tirant ses habits et en lui mordillant les fesses (si, si) avant même qu’elle n’ait eu le temps d’acheter les biscuits. Commence une sorte de danse (lutte ?) entre les biches et Chantal. Pour avoir aussi essayé, j’ai bien rigolé mais il faut quand-même avouer que lorsqu’on se retrouve « attaquée » par une quinzaine de biches affamées (ou du moins très gourmandes) il y a un petit côté flippant, du type « Les oiseaux » d’Hitchkock sans les oiseaux. Et sans Hitchkock d’ailleurs. Mais vous voyez l’idée ? Imaginer se faire pourchasser par une jolie biche ou un mignon moineau n’est pas le premier truc qui vous vient à l’esprit lorsque vous en croisez une ou un. Si oui, merci de rapidement consulter.
Hiroshima
Le lendemain, nous reprenons la route (ferroviaire) pour Hiroshima. Notre auberge se trouve juste à côté du memorial park, et donc du musée dédié à la catastrophe. La visite de ce dernier sera un moment d’une intense émotion. Au-delà des images terribles, des témoignages et des explications, j’ai été frappée par le silence complet régnant dans le musée. Chaque visiteur semble se recueillir dans une émotion commune très palpable. Le lendemain matin je me lève très très tôt pour marcher dans le parc le long de la rivière et essayer de m’imprégner un peu de cet endroit témoin de tant de souffrance, mais pourtant si vivant. Les arbres, les fleurs, les gens, la vie a repris ses droits… C’est logique après tant d’années, me direz-vous, mais sur le moment je me suis surprise à rêvasser longuement sur ce thème du mouvement, du renouveau…
Plusieurs arbres dans le parc sont décorés d’une petite plaquette, signalant leur présence lors du drame. Ces vaillants survivants déploient leurs branches vers le ciel, laissant leurs feuilles orangées s’envoler dans le vent automnal. J’aime beaucoup les arbres de manière générale. J’aime leur force tranquille, mais surtout le fait qu’ils traversent les siècles, témoins de tant de choses que nous ne verrons jamais. Si seulement les arbres pouvaient parler, parfois. Ici, ces considérations prennent encore une toute autre dimension, et leur seule présence est un témoignage.
Fukui: accueil dans une famille japonaise
Le lendemain après-midi, nous avons prévu de prendre un train pour Fukui, où nous sommes attendues par une amie de Chantal et sa famille. Nous profitons de la matinée pour nous rendre sur l’île de Miyajima, contempler le Tori flottant, qui pour nous ne sera pas flottant. En effet, la mer est basse en cette saison, ce qui nous permet de nous avancer jusqu’à la porte orangée, majestueuse. Nous passons dessous, et nous apprendrons plus tard que cela est censé porter chance. Beaucoup de monde y lance des pièces de monnaie. L’endroit est plutôt touristique, mais donne envie d’être exploré plus en profondeur. Malheureusement le temps nous fait défaut car le train pour Fukui nous attend, ou plutôt ne nous attendra pas si l’on tarde.
A Fukui, nous sommes accueillies comme des reines. La mère de Saki (l’amie japonaise de Chantal) cuisine pour nous des spécialités du pays, et tout est absolument délicieux, encore meilleur qu’au resto. Ses parents ne parlent pas bien anglais mais arrivent à se faire comprendre, et notre amie traduit la plupart du temps pour faciliter le dialogue. Quelle chance nous avons de vivre quelques jours dans une famille japonaise, adorable qui plus est.
Saki et sa mère nous emmènent visiter un splendide temple bouddhiste de la région, lequel trône au milieu de gigantesques arbres âgés de plusieurs centaines d’années. Les moines y vivent encore, et nous avons la chance d’assister à une cérémonie. Le soir, un merveilleux repas cuisiné avec soin nous attend à nouveau, avec en plus cette fois une dégustation de saké. Quel bonheur !
Japon en train: Kyoto
Pour les 2 derniers jours de ce road (rail) trip, Saki nous emmène à la découverte de la belle Kyoto, ville des temples et des gueishas… Kyoto est sublime. Plus petite que Tokyo, mais pas minuscule non plus, elle est traversée par de petites rivières le long desquelles il est très agréable de se promener. Nous ferons ici l’expérience de notre pire auberge japonaise… Une vieille maison, tenue par une petite vieille très vieille dame, qui pourrait ressembler à la maison (et à la vieille dame) dans « Psychose » d’Hitchkock (oui, je cite souvent Hitchkock mais merci, je vais bien). La dame monte les escaliers escarpés à 4 pattes, et de vieilles images de films d’horreur japonais viennent me chatouiller la mémoire. On a l’impression d’être seules dans l’auberge, mais la dame qui fait peur nous assure qu’elle est pleine. En effet, nous voyons plusieurs sacs de voyageurs comme abandonnés dans le couloir. Il n’en fallait pas plus pour imaginer que nous allions être assassinées pendant la nuit, puis découpées en morceaux afin d’être servies au petit déjeûner aux voyageurs suivants, qui eux-mêmes seraient découpés en morceaux puis servis pour le petit-déjeûner aux voyageurs suivants et ainsi de suite jusqu’à épuisement du tourisme.
Bref nous survivons et louons des kimonos pour visiter la ville. Expérience très chouette. Nous sommes pas mal de touristes, essentiellement des chinoises, à choisir puis endosser les kimonos. Pour info il y a tout un rituel à suivre. Des dames ont un diplôme qui les autorise à nous draper de ces magnifiques tissus colorés, et il n’est pas possible de le faire seules, c’est tout un art !
Nous partons ensuite visiter le célèbre temple Kinkaku-ji. Je suis un peu déçue, c’est bondé de touristes et il est à peine possible de se frayer un chemin pour prendre une photo. Nous avons également mal géré notre timing, et nous retrouvons à devoir rendre les kimonos avant d’avoir pu visiter d’autres temples. En résumé, cette demi-journée à Kyoto était bien trop courte pour nous permettre de percevoir les richesses et facettes de cette ville… J’y retournerai un jour, si la vie m’en offre l’opportunité ! Le soir nous mangeons un « barbecue » dans un des multiples restos qui le proposent. En gros, nous avons 1h30 pour manger et boire tout ce que nous commandons sur la carte. Pour environ 20.- par personne. Explosion de nos estomacs dans la joie et la bonne humeur !
Ce périple terminé, retour à Tokyo pour quelques jours, d’où nous partirons contempler le célèbre et majestueux mont Fuji, qui a eu la délicatesse d’ôter son manteau brumeux juste pour nous! Information importante, il nous a été possible de naviguer entre toutes ces villes sans débourser un centime de plus avec notre Railpass. Donc ça vaut le coup de bien se renseigner et de demander de l’aide au personnel dans les gares afin de savoir quels trains sont pris en compte, car certains demandent de payer un supplément.
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